Pour conclure ce Challenge, j'aimerais boucler la boucle en présentant Serez tel qu'il pouvait être en 1908, quand Rosalie et Emile y ont acheté leur maison. Mais avant toute chose, il est intéressant d'observer que "Serez" ne s'est pas toujours terminé par un "Z".
En 1766, sur le contrat relatif à l'échange de maisons dans la rue des Noués, Serez est orthographié "Serées". D'après Edouard Lefèvre, le nom primitif "Ceres" qu'il porte dans les Chartes indique que l'emplacement où ce village prit naissance était autrefois couvert de bois, dont l'essence dominante était le hêtre. Au Moyen-Age les mots Cerritum et Cerretum désignaient une forêt de hêtres. Or [Serez] était appelé, au XIIIe siècle : Cereacum, Cerees, Ceres et Cerez. Puis le nom devint Serry, Serrées et Serez". (LEFÈVRE Édouard, Documents historiques et statistiques sur les communes du canton de Courville, tome II, Paris, Le livre d’histoire-Lorisse, 2005 (1874), Collection Monographie des villes et villages de France)
Au recensement de 1906, Serez compte 192 habitants, pour 58 maisons et 59 ménages. Les professions sont les suivantes : 27 cultivateurs, 16 journaliers, 5 propriétaires, 5 charretiers, 4 aide-cultivateurs, 3 domestiques, 2 hommes de ferme, 2 bergers, 2 couturières, 1 lingère, 1 ouvrier bourrelier, 1 maréchal-ferrant, 1 charron, 1 homme de cour, 1 maçon-cultivateur et 1 cafetier-cultivateur (AD 28, 2 MI 115).
Une carte postale de l'époque témoigne d'un hameau rural, avec certaines maisons au toit de chaume, une vache qu’une jeune fille fait boire à la grande mare centrale (sur laquelle sera installé en 1928 le lavoir cité dans U comme Unanimité ).
Carte postale : Serez- La Mare
Date estimée : 1903/1906.
En 1908, Rosalie et Emile sont parents depuis quelques mois de leur premier enfant, une petite fille. Ils quittent Chartres où ils étaient journaliers, pour s'établir à Serez, dans la ferme voisine de celle de Mélanie et Jules, et dont le propriétaire est décédé il y a peu. Rappelons-nous que Mélanie et Rosalie sont sœurs. C'est à la fois un rapprochement familial et l'occasion d'une vie professionnelle plus stable.
Voici la transcription du contrat de vente de leur maison :
"Une maison sise à Serez commune d’Orrouer
composée d’une chambre à feu, un cabinet
une petite chambre froide, à côté, grange, étable
four & fournil, cellier, toit à porcs, poulailler,
cour & jardin, tenant le tout contenant
environ vingt-sept ares soixante centiares".
(Archives personnelles).
Laissons maintenant Rosalie et Emile s'installer dans leur ferme. L'avenir s'ouvre à eux... Nous aurons l'occasion de les retrouver, peut-être lors du prochain Challenge ?
Serez, la mare aujourd'hui.
Collection personnelle.
Auteure : Isabelle BROSSAUD, psychologue clinicienne et généalogiste familiale, 115 rue de Reuilly, 75012 Paris.
Pour le #ChallengeAZ2017.
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Marliese (vendredi, 30 juin 2017 10:46)
Bonjour Isabelle,
Merci pour ce challenge réussi! Quelle excellente chronique, qui, j'espère, pourra se poursuivre un jour. C'est tellement agréable de retrouver Rosalie et Emile tous les matins. Ils font presque partie de la famille maintenant.
Nathalie (vendredi, 30 juin 2017 11:00)
Chère Isabelle,
Ce voyage à travers le temps était très intéressant et plein de charme, merci pour toutes ces explications.
Yvonne D. (vendredi, 30 juin 2017 21:45)
Merci encore Isabelle pour cette belle épopée sur Serez.
Yvonne.
Isabelle (vendredi, 30 juin 2017 21:50)
Merci Marliese, je suis très heureuse d'apprendre que Rosalie et Emile font presque partie de votre famille ! Ils seront heureux de vous retrouver également ! A bientôt !
Isabelle (vendredi, 30 juin 2017 21:52)
Merci Nathalie, vos commentaires intéressés ont enrichi mon écriture tout au long de ce challenge. A bientôt pour la suite !....
Isabelle (vendredi, 30 juin 2017 21:54)
Merci Françoise. De savoir que vous me suiviez m'a conduite à approfondir plus encore mes recherches. J'espère vous emmener de nouveau à Serez !